Lithium : guide pratique pour comprendre son rôle, sa dose et ses risques

Le lithium est l’un des médicaments les plus anciens utilisés contre la bipolarité. Si vous avez entendu parler de ce sel blanc ou si votre docteur vous l’a prescrit, vous avez sûrement plein de questions : comment ça marche, quelles doses prendre, quels effets surveiller ? Cet article répond à ces interrogations sans jargon compliqué.

Comment le lithium agit‑il ?

Le lithium n’est pas un antidépresseur classique. Il stabilise l’humeur en modulant la transmission des signaux électriques dans le cerveau. En pratique, il aide à éviter les hauts (maniaques) et les bas (dépressifs) qui caractérisent le trouble bipolaire. Le mécanisme exact reste partiellement inconnu, mais on sait qu’il influence plusieurs voies chimiques liées au stress et à l’équilibre du sodium.

Posologie et suivi : ce qu’il faut absolument respecter

La dose de lithium varie d’une personne à l’autre. En général, le traitement démarre avec une petite quantité (300‑600 mg par jour) qui augmente progressivement jusqu’à atteindre un taux sanguin cible entre 0,6 et 1,2 mmol/L. Ce taux est mesuré régulièrement – souvent toutes les deux semaines au début, puis tous les mois. Sans ce contrôle, le risque d’intoxication grimpe rapidement.

Voici quelques règles simples à suivre :

• Prendre toujours le même nombre de pilules et à la même heure (souvent le matin ou le soir selon les recommandations).
• Boire suffisamment d’eau. Le lithium se dilue dans le plasma, alors une hydratation stable évite des fluctuations dangereuses.
• Avoir un régime constant en sel. Trop de sel peut faire baisser le taux sanguin, trop peu peut l’augmenter.
• Faire les analyses prescrites même si vous ne ressentez aucun symptôme. Le sang indique la vraie concentration du médicament.

Si vous avez un problème rénal ou thyroïdien, signalez‑le immédiatement ; le lithium peut aggraver ces conditions.

Effets secondaires fréquents et comment les gérer

Comme tout traitement, le lithium a des effets indésirables. Les plus courants sont la soif accrue, une envie d’uriner souvent, des tremblements légers et un léger gain de poids. La plupart s’estompent après quelques semaines ou avec un petit ajustement de dose.

Des effets plus graves – troubles du rythme cardiaque, problèmes rénaux ou thyroïdiens – sont rares mais possibles. Si vous avez des nausées sévères, une confusion soudaine, ou des douleurs musculaires inhabituelles, contactez votre médecin sans attendre.

Interactions à connaître

Le lithium n’aime pas qu’on le mélange avec certains médicaments. Les anti‑inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène, naproxène) peuvent augmenter la concentration sanguine et déclencher une intoxication. De même, les diurétiques (qui font perdre de l’eau) modifient l’équilibre du lithium. Informez toujours votre professionnel de santé des médicaments que vous prenez, y compris les compléments à base de plantes.

Conseils pratiques pour vivre avec le lithium

Adopter quelques habitudes rend le traitement plus sûr :

• Notez vos prises dans un petit carnet ou une appli mobile pour ne jamais oublier une dose.
• Portez sur vous votre carte médicale indiquant que vous êtes sous lithium, au cas où vous auriez besoin de soins d’urgence.
• Planifiez vos rendez‑vous sanguins à la même heure de la journée, idéalement avant le repas du matin, pour des résultats comparables.
• Évitez les changements brusques d’alimentation (régime très pauvre en sel ou très riche) sans l’avis de votre médecin.

En suivant ces recommandations, la plupart des patients trouvent que le lithium leur permet de stabiliser leur humeur et de reprendre une vie normale. Le secret, c’est la rigueur dans le suivi et une bonne communication avec son professionnel de santé.

Si vous débutez ce traitement ou si vous avez des doutes, n’hésitez pas à poser vos questions : chaque détail compte pour que le lithium reste un allié efficace contre les troubles bipolaires.